A l’instar de la Journée Mondiale du Théâtre, créée en 1961, la Journée Internationale de la Danse a été fondée par l’Institut International du Théâtre en 1982. La date choisie pour célébrer cette journée est le 29 avril, anniversaire de Jean-Georges Noverre (1727–1810), le créateur du ballet moderne. La Journée Internationale de la Danse a pour mission de mettre en lumière le caractère universel de la danse. Il s’agit là d’une forme d’art qui, en se passant de mots, brise des barrières politiques, culturelles et ethniques : la danse rassemble.
L’événement central de la Journée Internationale de la Danse consiste – comme pour la Journée Mondiale du Théâtre – en la publication d’un message rédigé par une personnalité de la scène chorégraphique internationale. Ces réflexions autour de la danse sont diffusées dans le monde entier, par le relais des centres nationaux de l’Institut International du Théâtre.
Cette année, l’auteur du message de la Journée Internationale de la Danse est le chorégraphe et danseur français Mourad Merzouki. En tant que représentant de l’Institut International du Théâtre au Luxembourg, la [THEATER FEDERATION] s’est donnée la mission, pour cette édition 2014 de la Journée Internationale de la Danse, de mettre en valeur le multiculturalisme de la scène chorégraphique luxembourgeoise. Des danseurs et chorégraphes de nationalités différentes, travaillant tous au Luxembourg, ont lu une partie du message de Mourad Merzouki dans leur langue maternelle, en en interprétant les paroles avec quelques mouvements dansés.
Ces petites séquences ont été filmées et rassemblées dans une vidéo qui souligne l’une des particularités du Luxembourg : une scène artistique multiculturelle qui se compose et s’enrichit d’influences d’artistes aux disciplines et traditions culturelles différentes. Avec : Bernard Baumgarten, Gianfranco Celestino, Julie Barthélémy, Hannah Ma, Giovanni Zazzera, Georges Maikel Pires Monteiro, Piera Jovic, Reveriano Camil, Sylvia Camarda ; Production : THEATER FEDERATIOUN « Chaque artiste a la fierté de son art. Chaque artiste défendra toujours l’art dont la rencontre l’a bouleversé. Pour ce qu’il y a cherché et perdu et pour ce qu’il a l’intense désir de partager.
C’est l’écho d’une voix, l’écriture trouvée, l’interprétation d’un texte qu’il offre à l’humanité, la musique sans laquelle l’univers cesse de nous parler, le mouvement qui ouvre les portes à la grâce. J’ai pour la danse non seulement l’orgueil du danseur et du chorégraphe, mais aussi une reconnaissance profonde. Elle a été ma chance. Elle est devenue mon éthique par la noblesse de sa discipline.
Elle est ce par quoi au quotidien je découvre le monde. Intime à moi-même comme rien d’autre, elle m’encourage chaque jour par l’énergie et la générosité qui lui sont propres. Sa poésie me rassure. Puis-je dire que je n’existerais pas sans la danse ? Sans la capacité à m’exprimer qu’elle m’a donnée? Sans la confiance que j’y ai trouvée pour dépasser les peurs, m’échapper des chemins condamnés? Plongé grâce à elle dans la beauté et la complexité du monde, je suis devenu citoyen, citoyen singulier réinventant les codes au fil des rencontres, fidèle aux valeurs de la culture hip-hop qui transforme l’énergie négative en force positive. Je vis la danse au quotidien comme un honneur.
Mais je vis cet honneur, préoccupé. Je constate la perte de repères, l’impossibilité à rêver sa vie d’une partie des jeunes issus des quartiers populaires qui grandit dans la frustration et la tension. Je suis leur semblable, nous sommes tous leurs semblables. Je suis animé plus que d’autres peut-être par l’envie, grâce à l’exemple, de les aider à redoubler de vie. La société n’est-elle pas plus riche des richesses de chacun ? La culture, plus que tout discours, rassemble. Ayez du courage, prenez des risques, malgré les obstacles et la haine auxquels vous serez à coup sûr confrontés, la beauté du monde sera toujours présente à vos côtés. Comme la danse l’a été pour moi.
Avec sa force toute particulière qui est de faire disparaître les distinctions sociales, celles liées à nos origines, pour ne laisser que le mouvement des corps dans leur toute simple humanité, des êtres humains revenus à leur simple expression, singulière et commune. Je terminerai en empruntant les mots de René Char, qui me rappellent chaque jour qu’il ne faut laisser personne nous enfermer dans un rôle déjà écrit. « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront. » Alors essayez, trompez-vous et recommencez, mais surtout dansez, ne vous arrêtez jamais de danser ! »
Message de Mourad Merzouki
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